CANIVET A LA SPHERE

On connaissait bien Jacques Canivet notamment grâce au texte de Jean-Pierre et Nicolle Carel-Canivet (L. 063). Dans « Les Canivet et Lapérouse » édité en 2010 -toujours disponible en PDF (1)-, ils y ont décrit en détail les instruments de marine conçus par Jacques Canivet et réalisés en son enseigne « A la Sphère » installée à Paris. collection privée

D’anciens ouvrages de l’époque décrivent son parcours et ses proches mais il nous manquait ses origines familiales. Nous ignorions donc toujours sa lignée au sein de la Grande Famille Canivet !

Mais voilà que Christophe Canivet (L. 026), infatigable chercheur, a découvert une étude très sérieuse de Patrick Rocca et Françoise Launay consacrée à « la Dynastie Langlois-Lordelle-Canivet-Lennel, « fabricateurs » d’instruments de mathématiques à Paris au xviiie siècle »(2)

Les auteurs révèlent qu’il est né le 6 mars 1714 à Fontenay, fils de Pierre et de Marie Langlois. Grâce à cette information, nous avons pu relier la carrière de Jacques, ingénieur du Roi et de l’Académie des Sciences, au petit Jacques dont Jean-Pierre et Nicolle nous avaient signalé le baptême le 8 mars 1714 à Fontenay-en-Vexin (AD 27/ BMS (1599-1750)(8 Mi 1792)vue 351). Il s’inscrit donc dans la lignée 032. Son père est laboureur, comme ses ancêtres avant lui, tous installés à Fontenay-le-Vexin. Sa mère, Marie Langlois, est originaire de Tilly (27). Mariés en 1706 à Tilly, ils auront 6 enfants dont il y toujours des descendants porteurs du nom dans l’Eure actuellement. Quand Jacques naît, 4ème enfant du couple, en 1714, son oncle, Claude Langlois, jeune frère de sa mère est déjà parti à Paris comme apprenti auprès de Jean Malevaut, fabricant d’instruments de mathématiques.  C’est manifestement de cet oncle qu’il tirera sa vocation.

En 1736, son père décède à Fontenay. C’est sans doute à ce moment qu’il rejoint son oncle à Paris. A la Noël 1740, il est cité comme élève dans l’atelier Langlois

Dans des actes du 27/01/1742, il est dit ingénieur pour les instruments de mathématiques, et du 16 juillet 1742 où il est cité comme mathématicien avant même d’accéder à la Maîtrise l’année suivante. Le 30/01/1743, il est reçu « m[aîtr]e fondeur en terre et en sable à Paris en faveur des privileges accordés par les Roys aux ouvriers qui demeurent aux galleries du Louvre » (3).

le 1er octobre 1749, il  se marie dans l’église Saint-Barthélémy à Paris, avec Marie Anne Collin, une ancienne domestique de Jacques Joüenne, père de la second épouse de Claude Langlois.

1758 sera l’année de sa nomination comme « ingénieur en instruments de mathématique de Messieurs de l’Académie royale des sciences », prenant ainsi la suite de son oncle. Canivet a sans doute récupéré l’enseigne La Sphére lors de la vente de l’atelier de Lordelle en 1747, mais il ne l’utilise sur ses instruments qu’à partir de 1753 et jusqu’à la fin de sa vie.

Il meurt le 5 août 1773, à Paris, en laissant un atelier et des biens d’une valeur assez importante.

Marie Anne Collin et lui n’auront qu’une fille, Marie Victoire Canivet, née le 02/12/1749 à Paris. Elle épouse François Couvreux, entrepreneur de fermes, avec lequel elle s’installe à Vitry-le-François (51). Ils auront trois enfants dont un seul atteindra l’âge adulte, Auguste Couvreux, né le 13/04/1779 à Vitry-le-François. Peut-être inspiré par son grand-père Canivet, il deviendra un architecte connu. Il a reçu la légion d’honneur en 1846.

  1. CAREL-CANIVET  Jean-Pierre et Nicolle (lignée 063), Les Canivet et Lapérouse, 2010, 43p. Disponible via contac@canivet.com.
  2. Patrick Rocca et Françoise Launay, « La dynastie Langlois – Lordelle – Canivet – Lennel, « fabricateurs » d’instruments de mathématiques à Paris au xviiie siècle », Artefact [En ligne], 7 | 2018, mis en ligne le 30 janvier 2019, consulté le 07 février 2020. URL : https://journals.openedition.org/artefact/1361; DOI : https://doi.org/10.4000/artefact.1361
  3. Pour toutes les références aux documents d’archives, nous renvoyons à l’excellent article cité ci-dessus

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