Captivés par une émission TV consacrée à cette grande aventure, nous sommes allés voir l’exposition organisée en 2008 sur ce sujet par le Musée de la Marine à Paris.
Dans l’escalier y menant, en consultant la liste des équipages de La Boussole et de l’Astrolabe, les deux navires armés pour cette expédition, nous avons eu la surprise d’y remarquer Pierre CANEVET, originaire de la presqu’ile de Crozon, embarqué sur l’Astrolabe comme tonnelier.
Dans la première vitrine sur laquelle nous nous sommes penchés, nous prenons connaissance d’un reçu signé Lepaute Dagelet, astronome de l’expédition, reconnaissant le prêt d’instruments provenant de l’atelier parisien « La Sphère » de Jacques CANIVET, Ingénieur du Roi sous Louis XV.
Il n’en fallait pas plus pour nous faire plonger dans cette histoire fabuleuse.
Envoyés par Louis XVI explorer l’Océan Pacifique, ils quittent Brest le 1er Aout 1785. Après le Cap Horn, ils sillonnent le Pacifique : Ile de Pâques, Hawaï, l’Alaska, la Californie, Macao, les Philippines, les côtes chinoises et sibériennes, donnent le nom de Lapérouse au détroit qui sépare Hokkaïdo et Sakkaline, puis redescendent vers le sud.
Le 11 Décembre 1787, se ravitaillant en eau à Maouna, ile de l’archipel des Navigateurs – maintenant Iles Samoa- un différent avec les autochtones coutera la vie à 12 membres de l’équipage – dont de Langle commandant de l’Astrolabe – et plusieurs seront blessés. Pierre Canevet, notre tonnelier était certainement de cette sortie à terre, mais nous savons qu’il avait échappé au massacre car des documents remis à des navires anglais lors d’une escale en Australie en Février 1788, attestent qu’il est toujours bien sur les listes des équipages.
Ils remonteront via la Nouvelle Calédonie où un graphomètre trouvé là bas, signé Lennel fabricant à « La Sphère » (donc successeur de Jacques CANIVET) , prouve son passage. Puis dans les Iles Santa Cruz, ils subissent au printemps 1788, une terrible tempête aux abords de l’Ile de Vanikoro.
La Boussole qui avait tenté de jeter l’ancre le long du récif se fracassera sur celui-ci et sombrera dans une faille où son épave sera retrouvée près de deux cents ans plus tard. Les fouilles ont permis de remonter de nombreux objets et un squelette qui pourrait être celui de Jacques Joseph LE CORRE, second chirurgien à bord, mais que l’ADN n’a pas encore formellement identifié.
L’Astrolabe s’échoue dans le lagon, après avoir trouvé une passe dans le récif. Les survivants ont vécu plusieurs mois sur l’Ile, y ont construit un camp et une embarcation. On n’a jamais eu de nouvelle de leur tentative de retour au pays et on suppose qu’ils ont dû périr dans un nouveau naufrage.
Le Roi Louis XVI, au moment de monter sur l’échafaud, le 21 Janvier 1793, a demandé si l’on avait reçu des nouvelles de Mr de Lapérouse.
Auteurs : Jean-Pierre et Nicolle CAREL – CANIVET (Lignée 063)
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autre illustration du savoir-faire de ce CANIVET : tout un coffre d’instruments au Musée de la Marine
http://amerami.org/coffre-de-claret-de-fleurieu/
Microscope de type Marie signé Canivet à Paris et daté 1771
http://www.antiquites-delalande.fr/microscopes-collection/microscope-canivet-paris.html