C’est seulement à partir du XIIIe siècle (du XIIe pour des villes comme Arras) que le nom de baptême (souvent altéré), le nom de métier ou le surnom tendent à devenir héréditaires. Ainsi se sont formés nos noms de famille. Stabilisés au moins phonétiquement vers le XVe, ils sont peu à peu fixés par l’obligation légale de tenue des registres d’état civils (par les curés catholiques du 17e à la révolution, par les pasteurs protestants de 1598-1685. Pour les israélites, l’obligation de prendre un nom de famille date en France du 20/01/1808 tandis que, pour tous en France, l’orthographe ne sera fixée qu’en 1887 (dans le livret de famille).
Il ne faut pas confondre étymologie du mot (origine ou filiation (racine, souche, évolution)
et l’explication qui fait qu’à un moment donné il a été attribué à un de nos ancêtres.
C’est la première que nous détaillons ici.
Canevet, voir Canivet.
Canévet de l’ancien prénom breton Cadnemet, Kad-nemet (cartulaire de Quimperlé 1070) ou par analogie avec la forêt de Névet , (Locronan, 29 près de Quimper). Qui vient lui-même du vieux breton soit de CAD(combat) , soit de COAD (nom de lieu) et du gaulois NEMET-NEMED (temple sacré, sanctuaire) qui évolue en NEVET-NIVET pour donner CANEVET, CANIVET, CANEVED et aussi CANIVEZ, CANNEVET, … lieu sacré ou combat sacré (source A. Deshayes). KERGANEVET et KERGANIVET sont aussi formés sur la même base.
Canipet, -et, -ez, voir Canivet.
Canivenc, Cannivenc, Cannivenq; -iven, var. Ganiveng, -enq, forme dissimilée Carivenc, Cariven (Languedoc). Ce nom a désigné le fabricant et le marchand de couteaux, voir le nom suivant.
Canivet (Normandie, Picardie), var. Canivez (Nord), Canevet : Canivel, petit couteau, anc. fr. chenivet, quenivet < du scandinave knifr, anc. franc. Knif, couteau; var. Méridion. ou picarde Canipel, Canipeau, Canipet, -pé, -pez, surnom de fabricant de couteaux : lame lancéolée montées dans un manche en bois, en corne ou ivoire. Cit. kenivet (1225), canivet (1380), canyvet (1405), ganivet (1418). Métier ; ganivetier ou ganivier coutelier. Par extension, en Provence (langue d’oc) 1651 partisans du roi pendant la fronde et exercés au maniement du petit couteau variantes: ganif, canif, gannif, guénif, garnifle, canifre, kenifre, genifyu, ganifle, ganiflou, gani, ganit, kani, canife, goni, gagne, ganyi, knif, ganive, cannive, ganivo, gannibo (long couteau pour trancher la soupe), canivet, quenivet, kenivet, cnivet, ganivet, guanifet, guaniset, ganiflet, ganive, gonibét (vieux couteau, Grande Combe), ganibé, ganivet (grand couteau, Béarn), ganivet (couteau à lame longue, aigüe, Aran), ganiveta, guenivete, ganivete (couteau pour le pain,1410, coutelas de boucher, Ariège), ganibéto, ganibéta, guignauéto, ginawéta, caniveton, ganivetier, ganibetié, canivétou (méticuleux, qui s’occupe de petites choses), ganiveter (couper avec le canif,1583), caniveçon, canivel, ganiveau (personne sans importance, sans mérite,1480-1523), ganivelle (bois fendu pour faire des clôtures, des palis, des échalas), guenivelle (marchandise de qualité médiocre), ganivelle, (chose sans valeur).
Cannevel (Normandie), var. Canewel, n. Topogr,, dér. de canève < lat. cannabis, chanvre, avec le suff. -ellus et a désigné une chenevière comme le dérivé. Cannevière (Picardie) < lat. cannabaria.
Ganivet, matronyme Ganivette, Ganiveaux, Guenyveau, dér. formés sur ganive, canif. Ce terme est issu de l’anc. franc. Knif, surnom de coutelier. Formes méridion. Ganiveng, voir supra Canivet, Canivenc. A donné ganivetier, fabriquant de canivets. Ganivete existe toujours comme nom commun en catalan : couteaux de forme particulière. voir le site www.paisos-catalans.com
Quenivet, var. orthogr. de Canivet.
Quennevet, var. orthogr. De Chennevet, dimin. de Chennevier.
Pour l’attribution du surnom et puis du nom, il faudra donc chercher du côté du caractère tranchant et vif (petit couteau) ou en référence à un lieu (Cad-Nevet en Bretagne) ou par son métier (qui manie le couteau) ou en rapport à la couleur blanche (latin canna)… Le reste est question d’imagination, de légende et de poésie…
Le Canivet est une image, généralement pieuse, découpée dans du papier grâce à un petit couteau effilé.
Canivet : ou canide grand perroquet, ara bleu ou rouge d’Amérique méridionale. C’est celui qu’on appelle plutôt de nos jours l’ara canindé, ou Ara glaucogularis, donc un proche parent de l’ara bleu à moins que ce ne soit l’ara bleu lui-même.
Saint-Canivet (le) ou saint-Ganivet : couteau employé d’après les catholiques par un juif pour percer une hostie et vénéré par la suite à l’église aujourd’hui disparue de Saint-jean en Grève à Paris. Calvin ne manqua pas de s’en gausser dans son traité des reliques (pp.217-218) : « .. ils ont ajouté le Saint canivet dont l’hostie de Paris fut piquée par un Juif, lequel les pauvres fols Parisiens ont en plus grand’ révérence que l’hostie même..”
Pour les bretons de Vannes, le canivet est une toile d’araignée (dictionnaire breton francais du dialecte de vannes p13)