Mariages en novembre?

 

L’accordée de village. JB Greuze, 1761, Musée du Louvre

Si le mois de novembre évoque aujourd’hui plutôt les cimetières, cela n’a pas toujours été le cas. Dans les siècles précédents,  il était un des mois de prédilection pour l’organisation des mariages et  les Canivet ne dérogeaient pas à la tradition.

 

En se penchant sur ces quelques graphiques *), on se rend compte que la situation n’évolue guère entre le début du 17e siècle et le début du 20ème : Les Canivet se marient de préférence en novembre, puis respectivement en février et janvier. Pour le jour, c’est le mardi qui vient largement en tête devant les dimanches au 17e  tandis qu’au 18e  ce sont les lundis et au 19e, les mercredis qui emportent la 2eme place.

D’où vient ce changement total de nos habitudes ?  Tout simplement des activités de nos ancêtres. Jusqu’au début du 20e siècle, la vie de chacun est régie par le rythme de la vie paysanne : hors de question pendant les mois d’été pour cause de fenaison et moisson, le choix des mariés est guidé également par la religion chrétienne : banni durant les mois de l’Avent (avant Noël) et du carême (avant Pâques),  le mariage ne s’organise que rarement en mai par tradition « : « Noces de mai, noces mortelles » ou « en mai, les méchants se marient », et encore : « mariages en mai ne fleurissent jamais ». Ce sera donc en janvier et février avant le carême et en novembre avant l’Avent.

Pour le jour, point de samedi ni de vendredi. Ce dernier est exclu car c’est un jour de deuil en souvenir de la mort de Jésus-Christ. Le dimanche est progressivement abandonné car réservé au culte comme tous les jours de fête chrétienne, le mardi est considéré comme de bon augure alors que le jeudi « fait les maris cocus » et comme les festivités , en France, durent souvent au moins deux jours, il faut bien calculer son coup !

Et voilà comment , après avoir sauté ensemble au-dessus des braises de la St-Jean en juin, les fiancés attendront novembre ou même janvier ou février, pour se marier … un mardi !

En savoir plus : J.L. Baucarnot, Comment vivaient nos ancêtres, éd. Lattès, 1989, pp135-139

(*) Des graphiques par siècle dont disponibles sur demande. Ils donnent les mêmes résultats, dans les grandes lignes.

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